Le Parisien, 13 septembre 2022

Comment endormir un bébé qui pleure ? Des scientifiques affirment avoir trouvé une méthode imparable – Le Parisien

Une méthode « imparable » disent-ils? Ces scientifiques japonais n’auraient-ils jamais eu d’enfant? Bercer notre bébé dans les bras quand il pleure ne fonctionne pas toujours. Fallait-il une étude pour démontrer ça?

Le fait de bercer son enfant pour qu’il s’endorme n’est pas nouveau, même si d’un point de vue culturel en occident il a longtemps été préconisé de faire le contraire. D’ailleurs c’est un conseil que l’on peut encore entendre aujourd’hui. Pour rappel un bébé qu’on laisse pleurer seul sécrète du cortisol, l’hormone du stress. Soir après soir, il n’exprime plus sa détresse en pleurant. Cependant le taux de cortisol reste élevé, ce qui laisse à penser qu’il est toujours stressé mais renonce à le manifester : il se résigne [1]… Les pleurs sont le seul moyen d’expression à cet âge. Pour autant les cris du nouveau-né sont une réelle source de stress pour les parents qui malheureusement mène parfois à la maltraitance. On aura beau nous prévenir que les bébés crient, on n’est jamais totalement prêts à faire face à un nourrisson qui peut crier à tout moment pour une durée indéterminée. A nous de développer nos stratégies pour ne pas dépasser nos propres limites!

D’autre part le petit humain n’est pas un mammifère « nidicole » comme précisé dans l’article. Les nidicoles comme les oiseaux, les lapins, les félins sont au nid et ne pleurent pas en l’absence de leur parents! Le Dr Hossenstein a démontré lors de ses travaux en biologie comportementale combien les bébés sont biologiquement programmés pour être portés [2]. Même né à terme le nouveau-né est immature. Il a besoin de la présence de ses parents pour continuer à grandir, se nourrir, se protéger etc… et pleure en leur absence! En 1970 il a donc classifié le petit humain dans la catégorie des « portés » avec les primates et les marsupiaux. Grâce à son réflexe archaïque d’agrippement, le petit humain participe activement à son portage et nous démontre qu’il est fait pour ça.

De plus, le corps du porteur offre une continuité naturelle avec la grossesse d’un point de vue sensoriel: chaleur, odeur, mouvements, bruits cardiaques et digestifs, voix, toucher… En écharpe et en emmaillotage bébé retrouve aussi le fait d’être contenu comme dans l’utérus de sa mère. De quoi diminuer le stress lié à la découverte de son nouvel environnement. Le portage tel un câlin permet de développer de l’ocytocine (l’hormone de l’amour) chez le porteur comme le porté et ainsi de renforcer le lien d’attachement. Bref vous l’aurez compris, pas de surprise avec cette étude, le portage que ce soit à bras ou avec un moyen de portage répond aux besoins physiologiques du nouveau-né!

Les Ateliers d’Agathe – Doula

[1] Quelques conséquences du «laisser pleurer» – Claude Didierjean-Jouveau – Naissance, allaitement, maternage, parentalité, éducation (claude-didierjean-jouveau.fr)

[2] « Porter mon bébé » Cécile Cortet, Céline Guérrand-Frénais